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Etude de cas

Une situation fictive pour un « jeu de rôles » autour de la communication avec les élu-es d’une commune

Préambule

Dans le cadre de l’interpro TSHM, l’après-midi du 5 mai sera consacrée à un jeu de rôles dans lequel il s’agira de communiquer aux élu-es présent-es vos observations d’une situation qui les préoccupe tout en tenant compte du contexte.

La situation que nous avons retenue est sans doute assez familière aux TSHMs et aux élu-es participant-es mais le contexte communal dans lequel elle se déroule est totalement fictif. Cela étant, pour rendre cette situation un tant soit peu vivante nous nous sommes appuyés sur du matériel issu de nos recherches. Les éléments proposés proviennent de données recueillies dans différentes communes. Cependant, les entretiens des jeunes et des habitant-es ont été réalisés dans le cadre de la commune genevoise de Versoix, pour des raisons techniques, il n’est pas possible de les anonymiser. Il ne s’agit-là en aucun cas d’analyser ou d’évaluer la situation de cette commune, mais bien de nous intéresser à une situation qui pourrait se déployer de la même façon dans bien des communes romandes.

Le contexte de la commune de Préman

La commune de Préman est située dans la deuxième couronne d’une grande ville romande.

Elle compte 10’000 habitant-es. Son territoire est composé d’une zone encore rurale, d’une petite zone artisanale et d’une zone d’habitation composée de maisons individuelles et de petits immeubles d’habitation. Depuis 7 ans de nouvelles constructions ont vu le jour à la périphérie de la commune, il s’agit d’immeubles plus grands destinés au logement social, mais aussi à une coopérative d’habitation. Ce développement est appelé à se poursuivre sous l’impulsion de la demande de logements dans la région, et par la mise en service d’une ligne de tram qui permettra de gagner le centre de la ville voisine en moins de 15 minutes.

En matière de composition socio-démographique la commune connaît une forme de mixité sociale et de rajeunissement de sa population. Cependant les différentes couches de la population sont reparties spatialement. Dans les nouveaux immeubles se trouvent les familles avec enfants et adolescent-es leurs revenus sont modestes ou moyens. Les anciennes constructions de la commune abritent quant à elles plutôt des couples dont les enfants ont grandi et sont partis, les revenus de ces ménages sont plus élevés.

Équipements et politique jeunesse de la commune de Préman

La commune dispose d’une infrastructure scolaire, mais les jeunes dès le post-obligatoire sont obligé-es de se rendre à l’extérieur de la commune

La vie associative est dense, elle est essentiellement composée d’associations « traditionnelles » sportives et culturelles.

Un petit lieu d’animation propose un accueil libre aux adolescent-es de 12 à 18 ans en semaine, mais celui-ci n’ouvre qu’entre 17h00 et 19h00.

Les autorités municipales sont confiantes dans le potentiel associatif de leur commune. Bien que les finances communales soient équilibrées, elles hésitent un peu à suivre la voie de la commune voisine et développer des infrastructures destinées au jeunes telles que des espaces de « workout » ou encore de pratiques et de diffusion de musiques actuelles.

Il y a 4 ans, en raison de problèmes liés à la présence de jeunes dans l’espace public, le conseil communal/municipal (législatif) a voté une subvention visant à développer le travail social hors murs dans la commune. Mais, aujourd’hui encore, les élu-es sont partagé-es:

  • 1/3 affirment clairement qu’il aurait été préférable d’affecter à cette subvention à la police municipale
  • 1/3 pensent que les TSHMs sont en mesure de compléter efficacement l’action de la police municipale en prévenant les incivilités par une action essentiellement tournée vers la présence de rue, en particulier en soirée
  • 1/3 considèrent que s’il est important que les TSHMs soient présent-es dans l’espace public, il est essentiel qu’ils-elles puissent aussi développer d’autres dimensions de leur mission comme le soutien aux jeunes les plus fragilisé-es et le développement de projets proposés par les jeunes.

L’équipe TSHM

L’équipe TSHM est composée de 4 personnes (une tshm à 50% et trois à 25%)

A la demande de la commune, l’essentiel de l’action de l’équipe est mobilisé par les tournées de rue en fin d’après-midi et en soirée.

L’équipe s’attache néanmoins à mettre en oeuvre des accompagnements individuels et de soutenir certains groupes de jeunes dans leurs demandes de locaux en en gestion accompagnée. L’équipe voudrait aussi développer les petits jobs.

Le travail d’observation à conduit l’équipe à distinguer deux « profils » de situations de jeunes dans la commune.

L’équipe essaie d’être en lien en priorité avec les jeunes du 2ème groupe.

Une situation problématique

Depuis le début du printemps, les autorités municipales sont préoccupées par les éléments suivants

–Effets de repli et sentiment d’appartenance « exacerbé » de certains jeunes au nouveau quartier d’habitation de la commune

–Sentiment d’ennui et affirmation de certains jeunes de ne pas  trouver d’espace pour leurs loisirs dans l’offre actuellement proposée

–Recrudescence de l’investissement de certains espaces publics (notamment dans le préau de l’école primaire) .

–Recrudescence de plaintes d’habitants ou de commerçants liées à la présence de jeunes dans les espaces publics ou « intermédiaires » et développement d’un certain sentiment d’insécurité chez ces personnes.

L’équipe TSHM se rend régulièrement dans le préau de l’école concernée et recueille ce type de témoignage de la part des jeunes qui s’y réunisse.

L’équipe a aussi eu l’occasion de s’entretenir avec quelques habitant-es riverains du préau

Une rencontre entre l’équipe TSHM et les autorités de la commune pour faire le point

Lundi 5 mai dans l’après-midi, les autorités de la commune vous ont demandé de leur présenter la situation de ces jeunes qui se réunissent dans ce préau et vis-à-vis desquels des riverains se plaignent régulièrement. Vous exposerez en 10 min la situation et le positionnement de ces jeunes :

  •  à leur parcours de formation et à leur situation dans le domaine de l’insertion scolaire et professionnelle
  •  à leur famille
  •  à leurs relations amicales
  •  à leur place dans la commune

Vous présenterez ensuite leurs demandes formelles et informelles. Vous tiendrez aussi compte de la réaction sociale du voisinage.